OCTOBRE l590.                                  105
taire du Roy, aagé de soixante et dix-huict ans, un de mes meilleurs amis, liomo antiqua probitate etfide, et verus Israelita, ia quo dohis non erat.
En ce mesme temps mourust dans la ville de Tours maistre Francois de "Monthelon mon oncle, garde des sceaux de France, sans sceaux toutefois, pour se les estre ostés à soi-mesme (chose si rare qu'on en man­que d'exemples) : procedant le tout d'une conscience trop scrupuleuse, et d'un excès de zele à la religion catholique, apostolique romaine. Personnage cepen­dant à jamais regrettable pour sa singuliere probité, doctrine et vertu.
Supplément tiré de rédition de 1736.
Dans le commencement de ce mois on apprit l'élec­tion et en même temps la mort d'un nouveau Pape : c'étoit Jean-Baptiste Castagne (0, issu d'une ancienne famille de Geneti, qui fut élû le quinzième du mois^de septambre dernier, et prit le nom d'Urbain vn,;et mourut le yingt-septiéme du même mois. Les Espa­gnols et les Seize de Paris le regrettèrent grandement, et disoient que ce bon Pape avoit promis de soutenir la Ligue* en France, et d'en chasser les heretiques; et avoit destiné pour cela les trésors, que son predeces­seur avoit renfermés dans le chàteau Saint-Ange. En ce mois, (es royalistes ont pendant quelque
(-) Jean-Baptiste Castagne : Cette élection fut agréable aux deux par­tis. Le Roi la rit avec plaisir; parce que Ie nouveau Pape, qui passoit pour avoir beaucoup'de modération dans le caractère, n'avoit jusque-là montré aucune prédilection en faveur des Espagnols. Les ligueurs espéroient qu'il tiendroit la promesse qu'il avoit faite de se déclarer ou­vertement pour eux, et de les secourir avec les trésors qui étoient dé­posés au château Saint-Ange.
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